Loi Pacte et évaluation du bien-vivre au Forum international pour le bien-vivre de Grenoble
C’est un objectif fondamental de Crois-sens : trouver un moyen de faire une évaluation du bien-vivre.
Marc Desforges (Président de Crois-sens), Camille Morel (chargée de recherche) et Sandrine Tobie (entrepreneuse du bien-vivre à Lyon) étaient justement présents au Forum international pour le bien-vivre de Grenoble du 6, 7 et 8 juin dont le sous-titre était « Richesse, bonheur : quels indicateurs pour inventer demain ? » et le programme extrêmement riche peut être retrouvé ici.
2 vidéos de présentation du forum :
Plus précisément, ils ont participé à un atelierintitulé « Vers la paix économique : quand le social et l’environnemental ne sont plus des « à côté » de la production » qui faisait partie de « Parcours 3 : Coopérer, définir collectivement ce qui compte, agir pour transformer. » de 11h00-12h30 puis 13h30-15h45 le 8 juin 2018 dont voici la présentation :
« Placer l’intérêt des générations futures au cœur de l’activité des entreprises, évaluer leur contribution aux besoins des populations, tisser le lien entre changement individuel et changement social à partir de l’exemple du BNB, devenir un acteur positif de son environnement : voilà les axes qui guident aujourd’hui la manière de penser l’entreprise pour les participants de cet atelier.
Ce « carrefour des expériences » mobilisant des acteurs socioéconomiques de différents horizons permettra aux participants d’assister à 3 témoignages sur les 4 proposés et d’échanger autour de réalisations concrètes visant à penser différemment la contribution productive au bien commun. Pourquoi produire et de quelle manière ? Comment intégrer au cœur de l’activité d’autres logiques d’action et d’évaluation ? »
Les intervenant.e.s étaient :
Sylvain Boucherand, B & L évolution qui conseille les entreprises, collectivités et campus dans leur démarche de durabilité, et plus particulièrement sur les stratégies d’Innovation et création de valeur, démarches RSE, ODD, Énergie, Biodiversité et dialogue parties prenantes.
Anne Della Vecchia & Delphine Delanaoy, Fabrique Spinoza qui est un « think-tank économique et politique multi-partisan dont la mission est de redonner au bonheur sa place au cœur de notre société »
Marc Desforges, Crois-sens.org
Edouard Payen, Centre BNB France qui réfléchit principes du Bonheur National Brut
Les animateurs.trices étaient :
Hugues Poissonier et NhuTuyen Le qui font partie de la chaire Mindfulness, bien-être au travail et paix économique de la ComUE Grenoble Alpes
Il a été largement question du projet de loi PACTE : Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises. Rappelons que l’examen de ce projet de loi a débuté le mercredi 5 septembre 2018 à l’Assemblée nationale. Voici plusieurs mesures dont il a été question dans la presse :
L’intéressement et la participation encouragés
La Française des jeux et le groupe ADP privatisés
Le nombre de salariés dans les conseils d’administration revu à la hausse
Les investissements étrangers plus encadrés
Une certification facultative pour les cryptomonnaies……
On voit que le « bien-vivre » n’est pas au centre du projet et c’est dommage ! Le projet n’intègre pas non plus la préconisation du rapport Notat-Sénard, remis au gouvernement le 9 mars 2018, de reconnaître dans la loi le statut d’entreprise à mission (inspirés de la « SOCIÉTÉ À OBJET SOCIAL ÉTENDU » théorisée par des chercheurs de l’école des Mines), qui devrait, outre cette inscription dans ses statuts, se doter d’un comité d’impact, faire mesurer cet impact par un tiers et publier une déclaration de performance extra-financière.
Mais il prévoit bien de modifier l’article 1833 du Code civil « pour affirmer la nécessité pour les sociétés de prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux inhérents à leur activité » ainsi que l’article 1835 du Code civil afin que « les sociétés puissent se doter d’une raison d’être dans leurs statuts ». Affaire à suivre tant qu’il n’y a pas eu adoption !
Notons que l’article 29 prévoit aussi de revoir la loi ESS sur la définition de l’utilité sociale et l’agrément ESUS. Il y aura peut-être aussi possibles des micro dons à l’ESS de la part des TPE.
HATCHUEL Armand, LEVILLAIN Kevin, SEGRESTIN Blanche, et VERNAC Stéphane, La « Société à Objet Social Étendu » Un nouveau statut pour l’entreprise, Presses des Mines, 2015, https://books.openedition.org/pressesmines/2343?lang=fr
Alors que 53% des français.e.s ayant un salaire inférieur à 1 200 € reconnaissent ne pas avoir les moyens de consommer des fruits et légumes au quotidien (baromètre du Secours Populaire 2018), il est temps de proposer des outils pour s’organiser collectivement, dans la convivialité, afin de rendre accessible à tous un Bien Vivre Maintenant. C’est le sens de la plateforme développée par Crois/Sens.
Faciliter la participation citoyenne aux défis du bien-vivre
La plateforme est conçue comme un outil facilitant sur les territoires l’organisation et la communication de défis citoyens collectifs autour des enjeux du bien-vivre, en tirant partie de la force du numérique.
Cet outil s’adresse à tous les citoyen.ne.s, curieux.se.s de se regrouper pour discuter des enjeux du bien-vivre qui les touchent et souhaitant s’organiser pour y trouver une réponse collective. D’ailleurs chacun.e est libre de définir sa définition du bien-vivre en fonction de son territoire et de sa sensibilité. Ainsi un défi peut revêtir autant la forme d’un groupement d’achats de bons produits frais et locaux qu’un système de co-voiturage ou encore la mise en place de bonnes pratiques nutritives pour améliorer son hygiène de vie. L’essence de notre démarche est de créer les conditions d’un accès à un Bien Vivre Maintenant à toutes et tous y compris les plus modestes. Notre démarche non marchande est proposée et suivie par un collectif de chercheur.e.s qui évalue d’une part l’impact des défis sur la santé et la qualité du lien social et d’autre part la méthodologie d’accompagnement des projets.
Comment la plateforme bien-vivre maintenant marche concrètement?
La plateforme constitue le relais numérique d’une mobilisation physique sur les territoires accompagnée par notre entrepreneur.e du bien-vivre. Ce.tte professionnel.le fait le lien entre les besoins individuels et la recherche de solutions collectives. Elle.il met en oeuvre une méthodologie fruit de nombreuses expériences sur différents territoires afin d’aider les citoyen.ne.s à se regrouper, à débattre puis à s’organiser pour déployerune solution collective. Cet accompagnement consiste également à identifier des partenaires locaux de diverses formes (associations, institutions, entreprises) et à la recherche d’un financement adapté à la taille du projet. Bien Vivre Maintenant permet de créer un défi, de s’y inscrire , d’échanger et organiser des réunions. La clé d’entrée est le territoire à un double niveau local et régional, cette approche permet aux citoyen.ne.s curieux de s’intéresser aux initiatives qui se déroulent à proximité et bien sûr d’y participer. Ainsi un blog territorial et un autre national diffusent régulièrement et synthétiquement des actualités du Bien Vivre Maintenant. Le coup de projecteur concerne aussi bien des défis inspirants, des réflexions sur la méthodologie d’animation des défis, ou encore des conseils pour promouvoir une meilleure hygiène de vie. Enfin nous avons fait le choix de nous appuyer sur le 1er réseau social afin d’élargir notre audience, chaque territoire est ainsi associé à une page Facebook que nous administrons. Cela permet d’une part d’accéder à une communauté de près de 40 millions d’utilisateurs actifs en France et de s’appuyer sur ses outils qui font font sa force, vidéos et autres média pour améliorer notre communication autour des défis. Evidemment nos pages sont publiques c’est à dire qu’elles permettent à chacun.ne de prendre connaissance de nos actualités sans obligation de s’inscrire au réseau.
L’exemple du défi 7 jours pour expérimenter un Bien Vivre Maintenant
Le défi est né de l’engouement de plusieurs professionel.le.s de santé pour la thématique du bien-vivre qui a été célébrée lors d’un événement participatif à Mirecourt (dans les Vosges) en juillet 2018, le Festival Utopic & Co (voir le défi dédié sur la plateforme).
Le but de ce défi est avant tout de créer une émulation autour de la thématique du bien-vivre et de prendre conscience de l’influence de nos choix en matière de d’alimentation, d’activité physique et de rythme de vie sur notre bien-être et nos relations avec les autres au quotidien. Il se compose de 14 conseils à suivre sur une semaine et offre aussi la possibilité aux participant.e.s d’obtenir gratuitement un bilan bio nutritionnel et des conseils personnalisés en matière d’hygiène de vie. Dans un second temps, les problématiques de santé repérées grâce au bilan bio nutritionnel de tous les participant.e.s permettront de dégager certains axes sur lesquels agir en priorité pour une meilleure santé à l’échelle du territoire.
En relevant ce défi chaque participant.e amorce une démarche de santé personnelle et participe à une expérience collective qui se veut bénéfique pour le territoire.
Il vous appartient évidemment de définir votre vision du Bien Vivre Maintenant, Crois/Sens s’engage à travers la plateforme et l’Entrepreneur du Bien Vivre à accompagner cette énergie citoyenne vers des solutions accessibles dans ses territoires partenaires (Mirecourt, Lille, Lyon..) en attendant les prochains (Nanterre, Strasbourg, Dijon, Bordeaux et les villes moyennes..).
Crois/Sens est une Jeune Entreprise Innovante agrée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation qui oeuvre au développement économique et social du territoire.
Dans sa méthodologie pour aborder et modifier le territoire, Crois-sens part du point de vue que nous avons tous besoin de débattre d’un projet territorial pour pouvoir éventuellement s’y investir et pour qu’il devienne un projet citoyen et participatif. Il s’agit de la phase que nous appelons « Inform’action ». Nous parlons d’ « Inform’action » car il s’agit d’informer et réfléchir pour mieux passer à l’action car informer fait déjà partie de l’action ! Concrètement, il s’agit de réunir différentes personnes éventuellement intéressées par un projet et voir comment elles réagissent aux premières idées, comment elles se les approprient et comment elles en proposent d’autres.
Nous considérons que trop d’événements sont organisés de façon verticale. On dit « top/down » en bon français ! Ils proviennent de la volonté d’un ministère, d’une collectivité territoriale, d’une grande ou moyenne entreprise, d’une association… sans forcément prendre en compte les projets que souhaitent développer les acteurs.rices locaux.les.
Pour expérimenter ce qu’on appelle (toujours en bon français !) le « bottom/up » (« Inform’action ») nous avons accompagné un Festival dans la ville de Mirecourt dans les Vosges (voir le compte-rendu d’Agathe Brenguier intitulé « Le Festival Utopic & Co 2018 célèbre sur le bien-vivre sur le territoire de Mirecourt(-Dompaire) et ses alentours » ci-dessous) grâce à nos entrepreneuses du Bien-Vivre (un nouveau métier que Marc Desforges a présenté dans la tribune « Qui est l’entrepreneur du Bien-Vivre? » (ci-dessous). Celles-ci ont eu un rôle moteur en pilotant le projet global mais en essayant surtout de s’appuyer sur toutes les compétences des habitant.e.s motivé.e.s pour changer leur ville et lancer de nouveaux projets en tant que bénévoles, entrepreneurs.ses ou salarié.e.s. Les entrepreneuses du Bien-Vivre ont pu s’appuyer sur les membres de la SCIC (société coopérative d’intérêt commun dont Crois-sens fait partie) : le café « L’UtopiC », l’association « La Bouée » et « La vie ensemble », la mairie de Mirecourt, Gille Caretti (directeur de l’Institut de Beau Joly) et tous les citoyens de la ville de Mirecourt.
C’est lors de rencontres et de débats que des liens se sont formés en vue de préparer le festival. Camille Morel a relaté ces trois débats dans un articles intitulé « Des réunions publiques pour préparer le festival Utopic & Co » ci-dessous.
En plus des débats Inform’action avant et pendant le festival, il y a eu débat-bilan le lundi 5 novembre 2018. Celui-ci permet de faire le tour de l’événement, de voir les atouts et les critiques et de s’améliorer pour une prochaine fois.
Agathe Brenguier participe au forum SYMBIOGORA du 28 novembre 2018 intitulé « Piloter La Création de Valeur Territoriale » à Paris. N’hésitez pas à échanger avec elle pour connaître les propositions de Crois-sens sur le sujet !
Au programme pour traiter la question de la création de valeur territoriale :
09:00 à 09:20
Ouverture : L’urgence de prendre en main nos écosystèmes
Fouad Awada, Directeur Général de l’Institut d’Aménagement d’Urbanisme Région Ile de France, présente sa structure comme le Think Tank du Grand Paris. Le Grand Paris est de fait un formidable écosystème d’écosystèmes. Les défis sont grands tant pour les territoires que pour les entreprises, et au-delà, pour les citoyens. Plus que jamais, il nous faut apprendre la complexité du monde en marchant, pour le bâtir en continu, en pensant désormais tous ensemble à la création de valeur territoriale.
Intervenant
Fouad Awada
Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France
Directeur Général
–
09:20 à 09:40
Ouverture : Les nouveaux lieux de la transition fulgurante
Pierre Giorgini, Président Recteur de l’Université Catholique de Lille a déjà beaucoup écrit sur la l’accélération des mutations : à la fois formidables opportunités d’accélérer notre marche vers un progrès d’autant plus urgent que nos défis planétaires et sociétaux sont grands, et gigantesques appels au questionnement du sens de notre humanité : accélérer vers quoi, répondre à quels défis ? Entre digital et IA, humanité et spiritualité, Pierre Giorgini nous fait revisiter une société dématéralisée qui n’a jamais eu autant besoin de lieux et de liens.
Intervenant
Pierre Giorgini
Université Catholique de Lille
Président-Recteur
–
09:40 à 10:00
Mise en perspective : La dynamique mondiale des écosystèmes
Michel Saloff-Coste, Directeur de la Prospective – Université Catholique de Lille, a parcouru et étudié à la tête de l’Institut International de Prospective des Ecosystèmes Innovants de l’Université Catholique de Lille, plus de 10 écosystèmes majeurs de la planète en Amérique du Nord, en Europe, en Asie. Quelles sont les clés de ces écosystèmes innovants ? Quels sont les apprentissages concrets pour nos territoires ? Un exposé inspirant pour passer de la photo des données souvent déjà connu, au film en mouvement de ces phénomènes dynamiques qui structurent manifestement le monde d’aujourd’hui.
Intervenant
Michel Saloff-Coste
Université Catholique de Lille
Directeur de la Prospective
–
10:00 à 10:40
Territoires inspirants : Comment le futur s’invente dans les écosystèmes d’Europe du nord ? Focus sur un changement de paradigme en cours dans le domaine de la santé au Danemark.
Le « Copenhagen Institute for Futures Studies » (CIFS) éclaire les grandes évolutions du futur tant pour les gouvernements que pour les entreprises. L’observation et la prospective sur les écosystèmes innovants sont devenus, ces dernières années, un sujet central. Jeffrey Saunders nous emène au travers de la dynamique de ces écosystèmes : Foodtech, Fintech, Health & Genomics, Transports et IA, les mutations s’accélèrent, les frontières se brouillent, les questions de société prennent le devant.
Jeffrey Saunders nous présente comment un écosystème en Europe du nord fait émerger un nouveau paradigme de la santé en Europe du Nord. Le CIFS a guidé dans ce contexte 28 experts majeurs représentant des organisations publiques, privées et des associations de patients dans le cadre d’un processus qui a permis de définir une vision du système de santé danois. À travers ce travail, le CIFS travaille à deux pour mettre en place un nouveau paradigme de santé basé sur la réciprocité et l’intérêt mutuel.
Alors que les frontières entre les organisations – publiques et privées – et les individus s’estompent, les problèmes de société deviennent prioritaires. Comment la culture scandinave utilise-t-elle sa vitalité pour attirer l’attention sur ces grands problèmes de société ? En quoi le travail sur des valeurs partagées est-il un atout pour créer une meilleure valeur pour votre territoire ?
Intervenant
Jeffrey Saunders
Copenhagen Institute For Future Studies
CEO
–
10:40 à 10:50
Question forte : La création de valeur territoriale, Graal des territoires
Vincent Gollain, Directeur Département Economie – l’Institut d’Aménagement d’Urbanisme Région Ile de France, pose la question forte de notre Forum N°1 :Comment développer une meilleure création de valeur territoriale ? A la lumière des interventions, en regard des expériences de chacun, quels sont pour vous, participants de ce 1er Forum, les expériences à partager, les pratiques à développer, les solutions, pour conjuguer les acteurs d’un territoire dans des dynamiques de création de valeur territoriale ? C’est à dire des dynamiques de création de valeur qui apportent des retours aux plans : économique, social, sociétal, développement des talents, capitaux, attractivité, inclusion, épanouissement et contribution à une meilleure planète …
Cette question sera celle du Forum Ouvert. Les participants seront appelés à partager leur expérience en matière écosystème, à se questionner sur les sujet en tension proposer 1 initiatives de progrès à travailler en sessions-ateliers parallèles en dynamique collaborative.
Intervenant
Vincent Gollain
Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France
Directeur Département Economie
–
11:00 à 15:30
Forum ouvert : ateliers d’intelligence collective pour partager et coélaborer des solutions concrètes entre pairs
Les participants proposent et sélectionnent leur thème et le traitent en atelier.
Quels retours d’expérience de dynamique d’innovation territoriale ? Quelles opportunités et quelles pratiques partager ?
Ateliers en intelligence collective portés par les participants sur la base d’une pratique collaborative
Les participants restituent leur atelier en plénière.
–
15:45 à 15:55
Lancement de la Communauté SymbiogoraPartage
Présentation de la Plateforme en ligne SymbiogoraPartage.
Symbiogora est une communauté apprenante appuyée sur une plateforme numérique de partage de connaissance et de coapprenance.
Nous découvrirons ensemble cette plateforme.
Intervenant
Olivier Réaud
In Principo
Fondateur & Facilitateur Stratégique
–
15:55 à 16:25
Cas pratique : Création d’un écosystème : HEMiSF4iRE
Jean-Charles Caillez, Vice-président Innovation de l’Université catholique de Lille présente Hémisf4ire un écosystème éducatif innovant créé au coeur de l’Université Catholique de Lille. Cette Design School qui a vu le jour le 1er juillet 2017 propose des activités (formations, ateliers, séminaires,…) destinées à celles et ceux, individuels ou collectifs, qui désirent mobiliser la créativité par l’intelligence co-élaborative dans une démarche d’innovation (innovation pédagogique, entrepreneuriale ou de recherche). Hémisf4ire invite les étudiants à découvrir des méthodes et des outils qui stimulent la production d’idées transposables dans leurs problématiques au service de l’innovation, leurs permet d’expérimenter le codesign avec des protocoles d’animation éprouvés et d’amorcer des partenariats avec des acteurs du territoire dans une logique de réseaux apprenants.
Intervenant
Jean-Charles Cailliez
Université Catholique de Lille
Vice-Président Innovation
–
16:25 à 17:10
Table Ronde animée par Carine Dartiguepeyrou
Jeffrey Saunders, Jean-Pierre Aubert, Eric Seulliet, Vincent Gollain et Michel Saloff-Coste mettent en perspective leurs enseignements du Forum et échangent sur l’engagement de la Communauté Symbiogora – Table Ronde animée par Carine Dartiguepeyrou
Intervenants
Jeffrey Saunders
Copenhagen Institute For Future Studies
CEO
Michel Saloff-Coste
Université Catholique de Lille
Directeur de la Prospective
Jean-Pierre Aubert
Terres de Métamorphoses
Expert du développement territorial
Vincent Gollain
Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France
Directeur Département Economie
Eric Seulliet
La Fabrique du Futur
Président
Carine Dartiguepeyrou
Uniqueness
Prospectiviste
–
17:10 à 17:20
Conclusion : prochaines étapes, les rendez-vous Symbiogora dans les Territoires
Retour sur la journée, suite des initiatives, mot de conclusion, agenda des Ateliers Territoires, prochains Forums !
Intervenants
Michel Saloff-Coste
Université Catholique de Lille
Directeur de la Prospective
Olivier Réaud
In Principo
Fondateur & Facilitateur Stratégique
Vincent Gollain
Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France
Directeur Département Economie
Plus d’infos ici : https://live.eventtia.com/fr/symbiogoraforum1
Transition énergétique et territoires : un colloque du CLER
Le CLER organise un colloque intitulé « Nouvelles solidarités urbain-rural Une condition de la transition énergétique nationale, des bénéfices mutuels pour les territoires » le mercredi 21 novembre, de 14h à 18h à l’Hôtel de Ville de Paris, dans la salle Xavier Lacoste.
Voici un article portant notamment sur l’approche des capabilités de dr Amartya Sen.
Certain.e.s ne connaissent pas encore tous les apports des travaux du Prix Nobel Dr Amartya Kumar Sen. Il a changé notre manière de penser le « développement » des sociétés. Celui-ci ne peut plus aujourd’hui se limiter à sa dimension économique (la croissance, le chiffre d’affaire, le PIB, le PNB) ou technique.
C’est ce que Crois/Sens expérimente à Mirecourt (lire ici), Lille (lire ici), Nanterre (lire ici).
Avec Dr Martha Nussbaum, Dr Elinor Ostrom, Dr Cécile Renouard, Dr Patrick Viveret, Dr Eloi Laurent, Dr Gaël Giraud, Dr David Courpasson, Dr Michael Porter,Dr Philippe d’Iribarne…, Dr Amartya Kumar Sen fait partie des chercheurs.euses qui inspirent particulièrement Crois/Sens.
Objets d’étude
Prix Nobel en 1988 pour ses travaux sur l’économie du bien-être, Amartya Sen est un économiste né en Inde en 1933. Du début des années 1970 au milieu des années 1980, il se concentre sur les questions de pauvreté, d’inégalités et développe une théorie du choix social. Du milieu des années 1980 à nos jours, il intègre à son analyse les problématiques de justice et de morale et étudie des situations réelles d’inégalité dans les pays en développement. A la croisée de l’économie et de la philosophie, il construit son analyse autour des concepts de « capabilité » et de « fonctionnement ». Il se démarque des théories usuelles, notamment utilitaristes, en donnant une grande place aux considérations éthiques. Amartya Sen est considéré comme l’un des plus grands contributeurs à la théorie du développement humain. Son ouvrage de référence en la matière est Development and Freedom publié en 1999. Ses travaux ont aussi eu une résonnance particulière auprès des décideurs politiques et ont amplement participé à placer sur le devant de la scène les problématiques de développement humain. Avec l’économiste pakistanais Mahbub ul Haq, il a coécrit le premier Rapport sur le Développement Humain des Nations Unies en 1990 ; il a par la suite contribué à l’élaboration d’indicateurs de développement humain.
Principes développés : se recentrer sur les capabilités des individus
2.1 Le rejet de l’utilité comme critère de bien-être
Amartya Sen souhaite refondernos critères d’évaluation du bien-être individuel et collectif. Largement dominant dans la science économique, le critère d’utilité prend en compte l’ensemble des plaisirs ou peines qu’une personne retire d’une situation. Elle est souvent réduite aux gains matériels et entendue à la seule échelle individuelle. Pour Amartya Sen, la notion d’utilité ne permet pas de prendre en compte toute une série de facteurs éthiques, moraux, immatériels pourtant essentiels comme la justice sociale, le dévouement au service des démunis ou la création artistique. Il est aussi important de prendre en compte l’origine des utilités : toute satisfaction de ses préférences n’est pas forcément bonne en soi, par exemple lorsqu’elle ne respecte pas les principes moraux (champ oublié du « welfarisme »).
2.2 La « capabilité » et les « fonctionnements » comme nouveaux critères d’évaluation du bien-être
L’auteur propose, comme alternative à l’utilité, « l’approche par les capabilités ». C’est une traduction libre du terme anglais « capability » qui est aussi traduit par « capacité ». Il s’agit d’évaluer les caractéristiques d’une personne et de son bien-être par ses « fonctionnements » mais aussi par ses « capabilités ».
Les « fonctionnements » font référence à ce qu’est ou ce que fait la personne.
Les « capabilités » renvoient, elles, à ce que la personne peut faire ou peut être, à la liberté qu’elle a de choisir l’un de ces fonctionnements pour mener le mode de vie qu’elle désire.
Voici comment il distingue les deux termes dans The Standard of Living :
« Un fonctionnement est une réalisation tandis qu’une capabilité est une aptitude à la réalisation. Un fonctionnement est, en ce sens, plus directement lié aux conditions de vie dans la mesure où il constitue différents aspects des conditions de vie. Les capabilités, au contraire, sont des notions de liberté, dans le sens positif : de quelles opportunités réelles disposez-vous au regard de la vie que vous pouvez mener » (Sen, 1987, p36)
Avec le critère de capabilité, le bien-être est alors défini comme la qualité d’existence d’une personne, comprenant la satisfaction propre à ses conditions de vie et les opportunités qui lui sont offertes. Il prend donc en compte les caractéristiques de la société dans laquelle vit l’individu, telles que les institutions, les normes sociales et les biens publics. Son approche invite à dépasser le cadre strictement économique pour avoir une vision plus globale et éthique des faits économiques et en particulier du développement.
2.3 L’application à l’économie du développement
Le positionnement de l’économie du développement
Dans Development as Freedom (1999), Amartya Sen explique le développement est « un processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les individus ». A l’instar de la théorie du capital humain, il invite à dépasser la vision du développement uniquement envisagé sous le joug de la croissance du progrès technique dans laquelle les individus ne sont que des facteurs de production. Il est indispensable de prendre en compte le champ des compétences et des connaissances (i.e. le capital humain), et leurs externalités positives, pour comprendre les dynamiques de développement. Les investissements dans le secteur de la santé, de l’éducation et de la formation sont donc primordiaux.
Avec l’économie du développement, Amartya Sen souhaite aller plus loin que les théories du capital humain. Selon lui, il ne suffit pas de considérer le montant des investissements en termes d’éducation ou de santé, il faut observer en quoi cela affecte les réalisations des individus et les autres facteurs qui jouent sur ces dernières. Il faut donc orienter l’analyse sur les capabilités : est-ce que les individus sont véritablement en mesure de réaliser leur projet, de mettre en œuvre leurs compétences. C’est ce que Sen appelle « the need for empowering people ».
L’étude du développement devient alors multidimensionnelle :
– la santé
– l’éducation,
– la justice sociale,
– l’égalité entre les sexes,
– l’écologie.
Amartya Sen montre que le développement de l’individu et de la nation n’est favorisé que dans un environnement qui promeut l’égalité des chances, l’initiative individuelle et la créativité (cf. Tableau 1).
Théorie de la croissance
Théorie du capital humain
Théorie du développement humain
Rôle des individus
Facteur de production
Facteur de production et de développement (compétences, connaissance)
Richesse réelle de la nation
Objectifs
Améliorer de la condition de vie (PIB)
Augmenter la productivité et soutenabilité de la croissance économique grâce à la production de connaissances et à l’éducation.
Créer un environnement dans lequel les individus peuvent développer leur potentiel et leur créativité en fonction de leurs propres intérêts et besoins.
Tableau 1 : Comparaison des approches théoriques du développement extraites de Osmankovic et al. (2011)
Les instruments de développement
Dans sa théorie du développement, la liberté des individus est envisagée sous un double visage :
– un objectif à atteindre (rôle constitutif),
– un moyen (rôle instrumental) sur lequel on peut jouer pour générer davantage de développement.
La liberté entendue dans son rôle constitutif évoque les capabilités élémentaires :
– les moyens de subsistance,
– l’alphabétisation,
– la libre expression.
C’est la finalité du développement humain. Le rôle instrumental des libertés « concerne la manière dont une grande variété de droits, de possibilités et d’acquis contribuent à l’expansionde la liberté humaine en général et, par conséquent, à la promotion du développement » (Sen, 2000, p47). Amartya Sen met en avant cinq libertés instrumentales, véritables leviers du développement qui agissent en interaction :
Les libertés politiques : qui permettent la bonne marche du gouvernement par le peuple (démocratie, droit de vote, libre expression politique) ;
Les facilités économiques : la liberté donnée aux individus d’utiliser les ressources économiques à des fins de consommation, de production et d’usage. Elle comprend aussi l’accès au financement ;
Les opportunités sociales : les mesures en vue d’améliorer les conditions de subsistance (santé, éducation), qui favorisent aussi la participation politique et économique ;
Les garanties de transparence : la confiance, la lutte contre la corruption et la fraude financière et économique ;
La sécurité protectrice : les dispositifs étatiques en termes de justice sociale (protection sociale, allocations, fonds de secours).
Apports et critiques
L’approche par les capabilités de dr Amartya Sen offre un cadre novateur et pertinent pour étudier ce qui touche au développement, à l’innovation et aux inégalités. En 2004, l’association HDCA (Human Develoment and Capability Association) est créée par plusieurs chercheurs intéressés par la mise en pratique de cette approche. Cela met en lumière l’aspect porteur des capabilités en termes de politiques publiques. Par exemple, Anna-Maria Hoffman montre dans son article « The Capability approach and educational policies and strategies : Effective life skills education for sustainable development » (in Valérie Rebout, 2008) que l’approche des capabilités de dr Amartya Sen est très pertinente en matière de politiques éducatives :
– apprendre à connaître,
– apprendre à être,
– apprendre à vivre ensemble,
– apprendre à entreprendre.
Un moyen de repenser les politiques de développement : une application du concept de capabilité : dans une longue étude sur la théorie d’Amartya Sen et ses applications en termes de développement, Valérie Reboud (2008) cite le programme de relance de la filière cotonnière afghane, mis en place par l’Agence Française de Développement en 2004, comme exemple de politique qui promeut les conditions réelles de la liberté positive. En Afghanistan, les cultivateurs préféreraient avoir le choix de produire du coton plutôt que du pavot (condamné par leur religion et facteur d’instabilité). Dans la situation actuelle de conflit et de forte de pauvreté, la culture du pavot s’est développée dans le Nord et le Nord-Est du pays car elle assure des revenus supérieurs aux cultivateurs. Plutôt que de lutter contre la production de stupéfiants par la contrainte (destruction des plantations), le programme s’est justement attaché à opérer sur les choix des cultivateurs en offrant une alternative réelle à la culture du pavot. Une filière intégrée a été mise en place pour donner aux habitants les moyens effectifs de pratiquer une autre production et de relancer la culture cotonnière :
– « sécuriser l’approvisionnement des producteurs, l’accès au crédit et la commercialisation de leur production ;
– assurer un conseil technique pour améliorer la productivité des cultures de coton et de blé cultivées en assolement ;
– collecter et transformer le coton en fibres et en huile et commercialiser ces produits ».
L’approche des capabilités de dr Amartya Sen s’impose par sa richesse tant au niveau des sujets traités que des angles de recherche adoptés. Les critiques qui lui ont été adressées sont toutes aussi diverses et peuvent porter selon les cas sur la dimension économique, philosophique ou empirique de ses travaux. Nous nous limiterons ici aux reproches faits à l’auteur présentés par Valérie Reboud (2008) sur les difficultés d’application de son approche par les capabilités :
– La difficile évaluation des libertés : pouvoir distinguer entre ce qu’une personne fait et ce qu’elle peut faire nécessite de pouvoir raisonner par contrefactuel. Or, l’observation du champ des possibles d’un individu s’avère délicate voire impossible. C’est pourquoi, en pratique, les études sur le développement préfèrent se cantonner à évaluer la qualité de vie à travers les fonctionnements et non les capabilités.
– L’approche individualiste : la notion de capabilité est exclusivement individuelle, même si elle prend en compte certaines caractéristiques de la société. Avec ce concept, Amartya Sen néglige la notion de groupe et la structure sociale. Les phénomènes collectifs (syndicalisation, forces des relations sociales et réseaux, …) mériteraient d’être inclus dans l’analyse.
– Une vision trop statique : des chercheurs du Centre d’économie et d’éthique pour l’environnement et le développement (C3ED) reprochent l’aspect trop statique des capabilités. Leurs travaux visent à introduire une optique dynamique en insistant sur la soutenabilité du développement.
Conclusion :
Pour faire face aux deux dernières critiques, Crois-sens essaye de travailler sur des projets collectifs (festival, légumerie…) et avec des outils collectifs (la société coopérative SCIC) ce qui crée des dynamiques.
En ce qui concerne la critique sur l’évaluation, nous prenons aussi en compte les recherches plus récentes des chercheurs.ses comme Cécile Renouard, Cécile Ezvan, Hélène Lhuillier…, qui insistent d’ailleurs sur la dimension collective, en utilisant l’« Indice de Capacité Relationnelle » (ICR) (2018). Il s’agit d’évaluer les projets à différents moments de leur réalisation.
Références ;
5.1 Références pour mieux comprendre les capabilités de dr Amartya Sen :
HOFFMAN Anna-Maria, « The Capability approach and educational policies and strategies : Effective life skills education for sustainable development », in Valérie Rebout (sous la direction de), Amartya Sen : un économiste du développement ?, Agence Française de Développement, Paris, 2008.
OSMANKOVIC Jasmina, JAHIC Hatidza et SEHIC Ensar, « Education in Economic Theory », Journal of Economics and Business, vol. IX, 2011.
REBOUD Valérie (sous la direction de), Amartya Sen : un économiste du développement ?, Agence Française de Développement, Paris, 2008.
SEN Amartya, « The Standard of Living Lecture II : Lives and Capabilities », in Geoffrey Hawthorn (sous la direction de), The Standard of Living, Cambridge University Press, 1987.
SEN Amartya, Un nouveau modèle économique : développement, justice et liberté, Odile Jacob, 2000 (Development as Freedom, Oxford University Press, New York, 1999).
RENOUARD Cécile, EZVAN Cécile & LHUILLIER Hélène, « Measuring relational capabilities: a relational view of the firm », in A Relational Approach to Stakeholder Engagement: A research anthology. Edited by A. Lindgreen, F. Maon, J. Vanhamme, B. Palacios Florencio, C. Strong, and C. Vallaster, Ashgate, 2018, forthcoming.
Alors que vont être signés des conventions pour le Plan d’Action Cœur de Ville dans les villes moyennes, Marc Desforges signe une nouvelle tribune stratégique pour les réenchanter.
Elle est intitulée « Comment réanimer les CŒURS de ville en améliorant le reste-à-vivre de nouvelles populations ? » et fait le buzz actuellement sur Linkedin : 101 J’aime, 8 commentaires et 18 partages au 31 octobre 2018 !
Exemples de commentaire :
« Dans un contexte social perçu comme incertain, l’habitat participatif pourrait constituer une alternative, un autre monde de penser le logement à condition que ces projets ne servent pas à la marge ou à destination de quelques privilégiés ! Une chose est sure, la « participation » devient pour les collectivités locales un impératif de la cohésion sociale et du développement urbain durable et solidaire. » (Hadjira Farzad, Directeur du développement économique, de l’emploi et de l’innovation à la Mairie de Nanterre)
« Une belle idée qui mérite d’être creusée. La force du collectif peut nous permettre de relever nombre de défis. Le concept présenté ici d’« entrepreneur du bien vivre », nouvel hybride qui crée son emplois à fort impact social local, va beaucoup plus loin que le « concierge de quartier ». Il ne s’agit plus de gérer des services mais bien de créer de l’impact. Très intéressant. Marc, comment prévoyez-vous d’évaluer / mesurer les impacts ? Quels sont vos indicateurs ? » (Joris Gaudion, Fondateur de Rue Des Idées)
Un dernier commentaire sur notre philosophie cœurs de ville :
« approche intéressante en ce qu’elle met en lumière une nouvelle vision du concept croissance …et qu’elle doit avant tout permettre une réappropriation par les habitants de ce qu’est le lien social…. » (Denis Heftre, Président du Groupe ADH conseil en ressources humaines)
Cela coïncide parfaitement avec la nouvelle que nous venons d’avoir à propos de Nanterre où nous allons pouvoir déployer notre projet « Bien-Vivre Maintenant ». A lire ici.
Marc Desforges et Camille Morel sont invités à l’Assemblée nationale le 26 novembre 2018 pour parler de « mobilisation citoyenne et nouvelles formes de participation » dans le cadre de la transition écologique, énergétique, environnementale… lors d’un colloque intitulé : « L’alter innovation Pas de transition environnementale sans transformation des représentations et des comportements de chacun »
Toute l’équipe de Crois-sens sera avec Cécile Ezvan (y compris en présentiel grâce à notre équipe à Lyon !) cette semaine pour ce grand événement qu’est sa soutenance de thèse ! Toutes nos félicitations pour être allée jusqu’au bout de ce travail très prenant et enrichissant !
Soutenance de thèse
Cécile Ezvan
a le plaisir de vous inviter à la soutenance de sa thèse de Philosophie :
Valeurs du travail et capacités relationnelles,
Réflexion éthique et managériale à partir de la pensée de Martha C. Nussbaum
Résumé de la thèse sur Martha C. Nussbaum
La présente thèse propose une réflexion sur les valeurs du travail à partir de l’œuvre de Martha C. Nussbaum, de sa conception des capacités, de la vie bonne et de la justice. Nous y définissions la valeur du travail en fonction de ses effets sur les capacités du travailleur et des autres partie-prenantes. Penser les valeurs du travail à partir des capacités relationnelles permet de rendre compte de dimensions essentielles que le travail permet de développer et que chaque être humain valorise : le respect de soi, la qualité des relations inter-personnelles ou les interactions positives avec le milieu naturel et culturel, de façon à préserver le bien vivre aujourd’hui et demain. Nous éclairons ainsi les enjeux et des finalités du bien vivre au travail, en s’appuyant sur une anthropologie et une éthique relationnelles inspirées d’Aristote et de Kant. Suivant cette approche, le travail s’inscrit aussi dans un cadre institutionnel qui vise à garantir à tous l’accès aux capacités, et en particulier à ceux qui en sont exclus. En contrepoint des approches purement instrumentales de la valeur du travail, d’inspiration utilitariste et néoclassique, cette conception des valeurs du travail est centrée ses finalités, en termes de fonctionnements humains et de vie bonne, à une échelle individuelle et collective. La portée pratique de cette recherche consiste à mettre en évidence les tensions dont le travail contemporain est l’objet et à proposer une démarche pour évaluer, de façon plus juste, les capacités des êtres humains qui y sont engagées. Elle ouvre ainsi la voie à une réflexion pour des acteurs économiques – équipes, entrepreneurs, investisseurs – qui souhaiteraient s’inspirer du cadre proposé pour faire évoluer leurs pratiques et leurs modèles économiques, en promouvant une économie qui serait davantage attentive à la qualité relationnelle entre les parties prenantes. Source : http://www.theses.fr/s171835
Jeudi 18 Octobre 2018 à 10h
A l’Université de Lyon,
Salle La Rotonde
Le jury est composé de :
Frédérique Alexandre-Bailly, Académie de Dijon
Solange Chavel, Université de Poitiers
Pierre-Yves Gomez, EM Lyon, Rapporteur
Thierry Ménissier, Université de Grenoble Alpes, Rapporteur
Jean-Philippe Pierron, Université Jean Moulin Lyon 3, Directeur de thèse
Cécile Renouard, Centre Sèvres et ESSEC, Directrice de thèse
Peter Wirtz, Université de Jean Moulin Lyon 3
La soutenance sera suivie d’un pot dans la salle de La Rotonde, à partir de 13h.
Post scriptum 1 : La soutenance a bien eu lieu et tout s’est bien passé ! Félicitation !
Voici une photo de Dr Cécile Ezvan prise par Dr Camille Morel pendant la soutenance :
Post scriptum 2 : Benjamin Desforges serait bien tenté par l’idée de se lancer dans une thèse ! Affaire à suivre…
Martha C. Nussbaum
Références :
EZVAN Cécile, RENOUARD
Cécile & LHUILLIER Hélène, « Measuring relational capabilities: a
relational view of the firm », in A
Relational Approach to Stakeholder Engagement: A research anthology. Edited
by A. Lindgreen, F. Maon, J. Vanhamme, B. Palacios Florencio, C. Strong, and C.
Vallaster, Ashgate, 2018, forthcoming.
RENOUARD Cécile & EZVAN Cécile (2018). Corporate social responsibility towards human development: A capabilities framework. Business Ethics: A European Review_ 27 (2):144-155.