Premier atelier de la formation-action à Mirecourt

Participants de l’atelier 1 « Le sens avant l’action »

Vendredi 5 juin dernier, nous avons organisé à Mirecourt le premier
atelier de notre formation-action « Accélérer les transitions dans les
territoires »
. Parmi les participants, on retrouvait : un
nouvel élu et un membre de la collectivité, des représentants
associatifs locaux, le directeur d’une entreprise d’insertion, …
L’animation était assurée par le trio composé par Aurélie, notre
Entrepreneure du Bien-Vivre locale et heureuse de retrouver son
terrain d’action, Marc, en tant qu’animateur mais également acteur du
territoire, et Camille, chercheuse-(désormais)formatrice, heureuse de
traduire en actes concrets ses résultats de recherche et de les
partager surtout !

Cet atelier qui portait sur « Le sens avant l’action » a été l’occasion
de partager collectivement nos définitions du bien-vivre pour amorcer
une représentation partagée du bien-vivre à Mirecourt. Ensuite, nous
sommes revenus sur la manière dont émerge un débat public, pourquoi
cela peut faire émerger du conflit et comment considérer cela comme un
moteur de l’action collective. Cela a été l’occasion de présenter
l’outil qu’est la controverse territoriale.
L’après-midi a été dédié à un travail de « discernement » inspiré du
questionnaire de Bruno Latour qui a permis à chacun
d’identifier des menaces et des pistes d’action pour y répondre.
Les retours positifs et la prise de décision unanime de revenir pour
le prochain atelier se sont également traduits par l’idée de diffuser
les questionnaires à plus large échelle, notamment au café UtopiC.

Rendez-vous le 3 juillet pour l’atelier n°2 !

Des nouvelles de notre mission à Nanterre

A NANTERRE/LA DEFENSE, opération gagnée depuis plus d’une année avec Cogedim pour les Tours Aillaud (ou « Tours nuages ») : la première tranche n’attend plus que la réunion des autorités compétentes (conseils municipaux et conseil d’administration). Le financement de notre modèle de co-développement est prévu pour la fin de cette année.

Crois/Sens lance une formation-action « Accélerer les transitions dans les territoires »

10 partenaires « tiers de confiance » vont suivre, à partir du 5 juin, un cycle de  6 journées de formation en 2 modules : mieux comprendre les enjeux de notre méthode le matin ; bâtir leur projet de « territoire de vie » tous les après midis (A suivre sur les réseaux sociaux). Cette formation-action expérimentée à Mirecourt a vocation à être ensuite organisée dans d’autres territoires.

Un nouveau défi du Bien-Vivre : faisons germer des graines de solidarité !

La plateforme Bien-Vivre Maintenant revient en ces temps de confinement pour contribuer à l’organisation d’un nouveau défi local et citoyen. En effet, les initiatives de solidarité et d’échanges fleurissent dans les territoires durant cette pandémie et nombreux (ref) sont ceux qui invitent à les soutenir. Les réseaux sociaux numériques (Facebook, Whatsapp, Twitter et autres) trouvent alors toute leur utilité pour les faire connaître et relayer ce type d’informations. De nouvelles plateformes naissent en ce moment pour permettre plus concrètement l’organisation de gestes d’entraides envers les plus démunis[1] ou pour recenser les propositions pour le « monde d’après » [2]

A Crois/Sens, nous avions déjà imaginé et conçu depuis 2016 le site Bien-Vivre Maintenant (intitulé au départ Défis Citoyens) pour permettre l’animation et la coordination de « défis » lancés entre habitants et acteurs d’un même territoire. Plusieurs défis ont déjà été lancés, certains se sont conclus sur de belles réussites (le lancement du café Utopic et l’organisation du Festival Utopic & Co à Mirecourt par exemple), d’autres sont encore en cours. Avec un découpage en trois phases (inform’action/ cré’action/ activ’action ), chaque défi illustre le protocole Crois/Sens et donne une démonstration de son application sur le terrain.

Aujourd’hui, différents acteurs de Mirecourt (dont la SCIC Citeomix) se mobilisent pour faire vivre leur projet qu’ils avaient pensé pour être participatif, et ce malgré la distanciation physique qui nous oblige en ce moment. Ils proposent ainsi à chacun d’entre nous de commencer à semer à la maison des graines qui une fois germées et le « rapprochement social » possible pourront être plantées ensemble dans un jardin permaculturel mis à disposition par un acteur local. Des conseils, tutos vidéos, photos et autres trucs et astuces pourront être échangés sur la plateforme en attendant de pouvoir les mettre en terre.

Participez à ce défi ou suivez à distance son évolution : https://bien-vivre-maintenant.fr/defis/faisons-germer-des-graines-de-solidarite/

Le chantier du jardin a commencé !

Références :

Sinaï Agnès, « Chapitre 7 – Pour un aménagement permaculturel des territoires », dans : Agnès Sinaï éd., Gouverner la décroissance. Politiques de l’Anthropocène III. Paris, Presses de Sciences Po, « Nouveaux Débats », 2017, p. 159-178. URL : https://www.cairn.info/gouverner-la-decroissance–9782724619850-page-159.htm


[1] https://yoopies.fr/

https://enpremiereligne.fr/

[2] https://lejourdapres.parlement-ouvert.fr/

“Inventons le monde d’après”

On ouvre un blog sur Alternatives Economiques

A l’invitation de la revue Alternatives Economiques, Marc Desforges ouvre son blog « Territoires innovants et bien-vivre » disponible ici : https://blogs.alternatives-economiques.fr/desforges.

Nous commencerons les billets en partageant, factuellement, les expériences innovantes (majeures)  autour de ce qui anime Marc depuis 25 ans : la mobilisation des différents acteurs du territoire autour de projets de développement porteurs de sens localement. Ensuite, à partir de ces expériences de terrains -passées et actuelles – nous tenterons de prendre de la hauteur ensemble. Enfin, nous inviterons des chercheurs ou des spécialistes de chacun des sujets abordés à réagir.

Notre objectif, par ce double apport, est de vous faire (ré)agir pour stimuler nos projets et, peut-être, votre propre réflexion ? En effet, beaucoup d’entre nous se trouvent en ce moment avec d’avantage de disponibilité  pour co-agir :  lire, débattre et tester de nouvelles pratiques pour adapter nos modes de vie aux transitions en cours.

Ensemble, contribuons à rendre nos territoires plus résilients, plus solidaires et plus inclusifs : QUAND LES CITOYENS AVANCENT, C’EST TOUTE LA SOCIÉTÉ QUI AVANCE .

En espérant que cette période de confinement nous donne l’opportunité de réfléchir à un changement profond,

Portez-vous bien

Le confinement peut-il sauver le collectif ?

Paradoxalement, il pourrait s’agir de l’une des leçons à retenir de la crise que nous vivons. Si l’entre-soi et le repli sont habituellement considérés comme des dangers pour la démocratie et la vie en collectivité, l’isolement temporaire et le confinement apparaissent aujourd’hui comme une barrière de sécurité pour le collectif. Reste à inventer une façon de rester soudés en étant physiquement éloignés …

A court terme, la création de « communautés forcées » entre habitants d’un même immeuble ou, en province, avec des Parisiens exilés favorise les différentes formes de solidarités : qu’il s’agisse d’aides de première nécessité (tableau dans les immeubles ou maraude dans les quartiers pour proposer de l’aide : aller faire les courses, chercher les médicaments ou toute autre forme d’assistance) ou de se mettre du baume au cœur (concerts de balcons, fleurs ou dessins aux fenêtres). Mais il y a bien d’autres signaux positifs : liens nouveaux avec les voisins immédiats ou avec les habitants du quartier croisés lors des footings réguliers, fréquentation accrue des petits commerces de proximité pour éviter les grandes surfaces bondées, …. On assiste, avec cette crise sanitaire mondiale, à un phénomène de relocalisation des pratiques et des réponses à apporter, facilitées par le numérique et la technologie (apéros virtuels, blagues sur les groupes WhatsApp, appels à des copains en plein cœur de l’après-midi, etc.…) ; ainsi qu’ une territorialisation des problématiques avec une conscience plus accrue des limites et ressources de son territoire. Si les consignes sanitaires sont descendantes et globalisées, elles sont appropriées localement et chacun et chacune y trouve des moyens de survivre malgré tout :  voilà bien un signe de santé sociale !

Et que dire de l’effet – positif également, sur un autre registre – de la crise sanitaire sur les émissions de carbone. A croire que la planète n’a rien trouvé de mieux pour nous mettre en garde contre le dérèglement que nos agissements lui imposent (et dont nous aurons à supporter les conséquences). Coïncidence regrettable : cette crise survient juste avant la remise, début avril, des propositions des citoyens tirés au sort pour la Convention Citoyenne pour le Climat…… ! Si la planète respire un peu mieux ce mois-ci, il ne faut pas que cette crise serve d’excuse pour balayer les mesures de protection du climat et de la biodiversité comme le craignent les associations de protection de l’environnement.

Tout cela ne doit pas nous faire oublier tous les « sans » (abris, droits, travail) qui ne seront pas indemnisés, n’auront pas de soupe populaire ce soir, ne verront pas leur demande d’asile examinée de sitôt, les femmes victimes de violences qui restent coincées avec leur bourreau. Pas oublier non plus que les médecins et tous les soignants, dont la situation était déjà grave, particulièrement en milieu hospitalier, sont entrés en mode « sauve qui peut » au détriment de leur propre survie : à nous de respecter leur vie en n’aggravant pas la situation. Les concerts d’applaudissement tous les soirs sont un premier pas vers la reconnaissance qui leur est due. Mais ces moments devraient être dédiés à tous ceux et toutes celles qui risquent leur vie au sens large pour sauver la nôtre : caissières, livreurs, routiers, logisticiens, … Quand on y regarde de plus près, on constate que ce sont souvent des emplois peu qualifiés et peu considérés, donc sous-payés en comparaison des services qu’ils rendent chaque jour mais qui deviennent plus visibles en ces temps de crise. Pendant ce temps, celles et ceux qui peuvent télétravailler (les cadres le plus souvent) continuent leur activité et passent plus de temps avec leurs enfants, en ayant l’assurance que les mécanismes d’indemnisation ou leur statut leur garantiront de ne pas trop souffrir des conséquences de cette crise.

Plus inquiétant et qui doit nous interroger : la parole des experts – « sanctifiée » par les politiques qui en font la source de légitimité de mesures qui apparaissent comme autoritaires – est de plus en plus mise en doute par les complotistes qui s’improvisent infectiologues. Cela montre qu’il faut d’urgence repenser l’étude des sciences dans le système éducatif, mais aussi imaginer les moyens de rendre les controverses que suscitent les sciences, ouvertement discutables par l’ensemble de la population : élus et collègues experts certes, mais également – et plus largement – toutes celles et tous ceux qui, éloignés de ces champs d’expertise, ont besoin de les comprendre et de faire valoir leur point de vue ou leur ressenti, car ils en seront affectés dans leur mode ou leurs conditions de vie. Il en va de même pour les médias, qui sont décrédibilisés comme on l’avait déjà vu lors des attentats de 2015. Des initiatives comme « Interclasse » ont permis à de jeunes élèves de fréquenter des journalistes de France Inter et de participer à la fabrication de l’information. Pourquoi ne pas imaginer le même système avec des chercheurs d’autres disciplines, y associer des « usagers experts » (au sens retenu dans le domaine médical par la loi du 2/01/2002) et provoquer un échange avec des citoyens lambda? C’est-à-dire, comme le préconise Crois/Sens depuis longtemps, organiser des controverses territoriales sur des thématiques qui, bien que scientifiques, font participer et se rencontrer l’ensemble des acteurs concernés ?

En bref, la crise sanitaire nous conduit à revenir à l’essentiel : être en famille, avoir de quoi se nourrir (et du papier-toilette !), un carré de jardin ou se rapprocher d’un bout de nature, pouvoir s’informer en transparence et débattre de la situation, se divertir avec ce qu’on a à disposition. A l’issue de cette crise, le risque que les « grands » se replient sur eux-mêmes et relancent un capitalisme forcené pour rattraper les points de PIB manquants est fort. Les récupérations populistes existent déjà et ne trouveront pas de limites avant la fin de l’épidémie. Face à cela, une troisième voie est possible  et Crois/Sens devrait y trouver sa place : contribuer à identifier des valeurs communes autour desquelles construire des modes d’action collectifs, proposer des formes d’organisation qui permettent à chacun et chacune de trouver sa place en fonction de ses envies et de ses compétences, donner du pouvoir à l’ensemble des Français afin de retrouver des capacités individuelles et collectives. Le retour à une échelle territoriale sera nécessaire pour reconstruire des chaînes de valeur robustes et indépendants. Nos diverses expérimentations montrent en effet que c’est le rapport au territoire qui est l’un des déterminants d’un engagement citoyen actif, et il va falloir en faire le socle d’une « relance » juste et durable.

Cette crise agit comme une piqure de rappel :  en nous en privant, elle nous remémore ce que les relations sociales, le présentiel, le contact physique et le sentiment d’appartenir à un collectif apportent au lien social, à la santé globale mais aussi au système économique, ce dont ses acteurs   n’avaient jusque-là pas forcément conscience. En ce sens, les réponses numériques et le soutien financier apportés par l’Etat sont essentiels à court terme, mais le retour à une économie réelle basée sur des contacts humains physiques est une nécessité et nous n’en sortirons que plus convaincus de ce confinement !

Le Guide Smart Citizen pour un territoire d’innovation : la version 2 en ligne !

Depuis la publication en juin de notre version 1 du guide Smart Citizens, nous avons lancé un Wiki Labo du bien-vivre pour mettre le meilleur de la recherche au service du bien-vivre dans les territoires et faire une encyclopédie du bien-vivre collaborative ! C’est un complément de la plate-forme « Bien-Vivre Maintenant » qui vise à valoriser des projets innovants sur les territoires.

Nous avons aussi eu différents retours de la part de lecteurs et lectrices de la première version du guide, qui nous ont aidé à préciser, compléter, reformuler certaines parties du texte. D’où l’idée d’une version 2 du guide avec une mise à jour.

Rappelons, que depuis notre séminaire Smartcitizens auquel ont participé une grande diversité d’acteurs (administration, scientifique de plusieurs disciplines, start up, grandes entreprises…) et dont vous trouverez des résumés dans les références ci-dessous, nous avons réfléchi, travaillé, collaboré, interrogé… pour créer notre guide idéal pour changer la vie des territoires. Il s’agit d’un « position book », c’est-à-dire un livre où nous nous positionnons dans l’espace de solutions existantes. Nous l’avons appelé « Guide Smart Citizen pour un territoire d’innovation ».

Voici un extrait de son sommaire pour vous mettre en appétit :

Introduction : Face à des défis globaux qui semblent insurmontables, des initiatives locales pour retrouver une capacité d’agir

I.         Notre mode d’action : apporter du « Bien Vivre » dans les territoires

II.        Des propositions concrètes pour construire ensemble un territoire plus innovant

1.         Le sens au cœur de l’action

2.         L’expérimentation des propositions pour se mobiliser collectivement

3.         La valorisation du pouvoir d’agir de l’ensemble des acteurs du territoire

4.         Des méthodes de co-innovation renouvelées

5.         Des financeurs mieux intégrés dans le système de co-innovation

III.      Les apports de Crois/Sens

Conclusion

Vous pouvez le télécharger gratuitement en cliquant ici.

Nous attendons vos réactions pour pouvoir l’améliorer et écrire d’autres versions car la société évolue en permanence, il faut donc évoluer avec elle !

Il est aussi possible de rédiger de petits articles sur le bien-vivre pour les mettre sur notre Wiki Labo du bien-vivre. Il suffit de prendre contact avec nous en écrivant à info@crois-sens.org.

En attendant une bonne nouvelle numérique qui ne va pas tarder !

Au plaisir donc !

L’équipe Comed de Crois/Sens.org

Plus d’infos sur le premier cycle de conférence Smartcitizen :

COURPASSON David et MOREL Camille, « Etudier la coopération renforcée : compte-rendu du séminaire du 13 Juin 2017 du Collectif SmartCitizens », crois-sens.org, 23 octobre 2018, https://crois-sens.org/2018/10/23/etudier-la-cooperation-renforcee-par-camille-morel-et-david-courpasson/

POULAIN Sebastien, « Introduction au séminaire SmartCitizens », crois-sens.org, 13 septembre 2018, https://crois-sens.org/2018/09/13/introduction-au-seminaire-smartcitizens/

CLERGEAU Christophe, DESFORGES Marc, EZVAN Cécile, GILLI Frédéric, MOREL Camille (Collectif SmartCitizens), « La co-innovation citoyenne et le bien vivre ensemble : les deux faces d’une grande ambition ! », crois-sens.org, 06/04/2018, https://crois-sens.org/2018/04/06/tribune-co-innovation/ et https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2018/04/tribune-Care.pdf

LENOT Olivier, DESFORGES Marc et GILLI Frédéric, « Interprétation de l’AMI « Territoires d’Innovation de Grande Ambition » (TIGA) », séminaire SmartCitizens du 15 juin 2017 https://youtu.be/23PP2ICEcj4

DESFORGES Marc, « Introduction du séminaire SmartCitizens du 15 juin 2017 », Chaine YouTube Crois-sens, https://youtu.be/fE_zQRPNIEs

DESFORGES Marc, « Conclusion du séminaire SmartCitizens du 15 juin 2017 », Chaine YouTube Crois-sens, https://youtu.be/E5_-ac8_YP0

CLERGEAU Christophe, DESFORGES Marc et GILLI Fréderic (Collectif Smartcitizens), Tribune « Pour un droit à la co-innovation », crois-sens.org, 17/05/2017, https://crois-sens.org/2018/09/17/le-collectif-smartcitizens-pour-un-droit-a-la-co-innovation/ et https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2018/09/Tribune-collectif-Smartcitizens-Pour-un-droit-à-la-co-innovation-mai-2017.pdf

Un atelier Crois/Sens sur le sens à donner aux données énergétiques au 37ème Congrès de la FNCCR

Le 37ème Congrès de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies – FNCCR a eu lieu à Nice du 1er au 3 octobre 2019 avec pour intitulé « Solidarité sociale et territoriale : quelles réponses des services publics ? » dont voici le programme.

Crois/Sens y était représenté puisque Julien Robillard et moi-même (Anne Barbarin) y animions un atelier mercredi 2 à 14h15 pendant 45 minutes et intitulé « Donner du sens aux données énergétiques ».

Julien Robillard

Dans cet atelier, il s’agissait donc d’échanger sur le sens qui peut être apporté aux données énergétiques. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur des cas concrets issues d’interviews que nous avons menées dans le cadre d’une mission pour GRDF (voir dans références ci-dessous) et sur nos expériences professionnelles dans le secteur de l’énergie.

Selon notre analyse, les données peuvent être utiles pour créer des liens et renforcer la chaine de valeur territoriale. En effet, si le sens qu’apportent les données dans le cadre d’un usage est une perception individuelle, il apparait, en revanche, que les données peuvent avoir un pouvoir de transformation très puissant lorsqu’elles sont utilisées pour créer des liens entre parties prenantes d’un même enjeu ou d’une même ressource. L’analyse des usages des données énergétiques fait ressortir ce point de façon très nette.

Grâce à notre méthode (voir dans références ci-dessous), on peut donc faire émerger et accélérer la création de ce lien pour transformer les offres de services au bénéfice de toutes les parties prenantes. Dans la photo ci-dessous, j’explique justement comment cette méthode peut aider à transformer les activités des organisations par la mise en capacité des parties prenantes :

Julien Robillard et Anne Barbarin

Pour conclure, le mieux est de laisser s’exprimer les acteurs: quelques synthèses de verbatim ci-dessous

Oui les données facilitent la confiance et la création de lien !

Anne Barbarin, DG de Crois/Sens

PS : Merci à la FNCCR de nous avoir permis de partager quelques éléments clés de notre vision et nos retours d’expériences.

Références :

Présentation de notre offre d’accompagnement : https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2019/10/19-10-04-Présentation-Crois-Sens_générique_Web.pdf

BARBARIN Anne, « Donner du sens aux données énergétiques », crois-sens.org, 20 février 2019, https://crois-sens.org/2019/02/20/les-donnees-energetiques/

BARBARIN Anne, DESFORGES Marc, ROBILLARD Julien, « Une transition environnementale et sociale oui… mais collective ! », linkedin.com, 21 février 2019, https://www.linkedin.com/pulse/une-transition-environnementale-et-sociale-oui-mais-marc-desforges/  

BARBARIN Anne, « Crois-Sens expérimente le programme « Mon Pavillon et Moi » pour une massification de la demande en rénovation énergétique de maisons individuelles – Epinal (Vosges) », crois-sens.org, 28 septembre 2018, https://crois-sens.org/2018/09/28/crois-sens-experimente-le-programme-mon-pavillon-et-moi-pour-une-massification-de-la-demande-en-renovation-energetique-de-maisons-individuelles-epinal-vosges/

BERTHIER Antoine et FULCHIRON Tristan, « Données d’innovation » Quelle intervention de l’Etat sur le partage de données ?, Terra Nova, 10/10/2019, http://tnova.fr/system/contents/files/000/001/851/original/Terra-Nova_Donnees-innovation_101019.pdf?1570785729

MOREL Camille, « Transition environnementale : quel rôle pour les citoyens ? », crois-sens.org, 7 décembre 2018, https://crois-sens.org/2018/12/07/transition-environnementale-citoyens/

« Présentation du projet « Mon Pavillon Et Moi » », https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2017/06/A4-recto-verso-VF.pdf

« « Un très grand nombre de compétences qui sont assez rares aujourd’hui », Entrepreneurs.euses du bien-vivre épisode 4 par Jean-Yves Besombes »

« Un très grand nombre de compétences qui sont assez rares aujourd’hui »

compétences competences

A l’occasion du lancement de la 2ème saison de la formation « Entrepreneurs.euses du bien-vivre », nous avons souhaité réaliser une vidéo de présentation de ce nouveau métier et de la formation pour développer les compétences nécessaires.

Nous avons donc interrogé ceux qui ont mis en place cette formation et ceux, ou plutôt celles qui ont suivi cette formation pour leur demander ce qu’ils en pensent :

  • Episode 1 : « Pourquoi avoir voulu faire cette formation ? » C’est Aurélie Legrand, Entrepreneuse du bien-vivre à Mirecourt, qui a répondu à cette question.
  • Episode 2 : « Pourquoi avoir voulu créer une formation EBV ? » C’est Marc Desforges, Président de Crois/sens,
  • Episode 3 : « En quoi consiste la formation EBV ? » C’est Elodie Prouvost Dusart, Entrepreneuse du bien-vivre à Lille, qui a répondu à cette question.
  • Episode 4 : « Comment avez-vous mis en œuvre la formation EBV ? » C’est Jean-Yves Besombes, Associé de Crois/sens et Président de PRAGMA-TIC, qui a répondu à cette question.
  • Episode 5 : « Que vous a apporté cette formation EBV ? » C’est Virginie Desforges, Entrepreneuse du bien-vivre à Mirecourt, qui a répondu à cette question.
  • Episode 6 : « Quelles sont les missions d’un.e EBV, concrètement ? » C’est Sandrine Tobie, Entrepreneuse du bien-vivre à Lyon, qui a répondu à cette question.

Voici donc une présentation de la formation par Jean-Yves Besombes, Associé de Crois/sens et Président de PRAGMA-TIC :

Ça fait 20 ans que j’interviens comme coach, formateur et ingénieur pédagogique dans différent domaine comme le management et la conduite du changement.

Nous avons voulu créer cette formation car ce nouveau métier d’« entrepreneur du bien-vivre » mobilise un très grand nombre de compétences qui sont assez rares aujourd’hui.

Cela se traduit par différentes choses à faire pour ces entrepreneurs :

  • du diagnostic du territoire,
  • en passant par la mobilisation des acteurs,
  • jusqu’à l’accompagnement de projets émergents.

Et aujourd’hui, force est de constater qu’on ne dispose pas de formation qui intègre ces compétences. Ça se traduit pour nous par :

  • un parcours de formation très ambitieux,
  • ouvert à tous,
  • qui se déroule sur 6 mois,
  • avec 8 modules.

Dont l’ambition est de donner à ces entrepreneurs du bien-vivre les moyens de décupler leur efficacité sur leur territoire.

On peut voir l’une des actions réalisées par les Entrepreneuses du bien-vivre dans plusieurs articles :

Pour en savoir plus sur sa vision, lire cet interview :

« Le Bien-Vivre Maintenant comme opportunité pragmatique de développement pour les territoires et leurs acteurs : interview de Jean-Yves Besombes »

Voici aussi sa webconférence précisant la formation EBV avec Marc Desforges :

Marc Desforges a publié une tribune le 9 décembre 2018 sur le sujet intitulée : « Et si vous deveniez Entrepreneur·euse du bien-vivre ? » puis une webconférence à destination des entreprises. A ce sujet, 17 patrons des plus grandes entreprises françaises ont signé récemment un manifeste afin de promouvoir le « mécénat de compétences » qui permet de financer cette formation.

Voici la vidéo de l’interview réalisée par Gaspard Rolland :

Dr Sebastien Poulain

Chargé de recherche

Références :

« Une formation nouvelle au service du bien-vivre : les entrepreneurs.euses du bien-vivre ! », youtube.com, 19 décembre 2018, https://www.youtube.com/watch?v=cv8VrQKliFE&t=21s

BESOMBES Jean-Yves et DESFORGES Marc, « Une formation pour entreprendre en faveur du bien-vivre », linkedin.com, 30 janvier 2019, https://www.linkedin.com/pulse/une-formation-pour-entreprendre-en-faveur-du-marc-desforges/

CLERGEAU Christophe, DESFORGES Marc, EZVAN Cécile, GILLI Frédéric, MOREL Camille (Collectif SmartCitizens), « La co-innovation citoyenne et le bien vivre ensemble : les deux faces d’une grande ambition ! », crois-sens.org, 06/04/2018, https://crois-sens.org/2018/04/06/tribune-co-innovation/ et https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2018/04/tribune-Care.pdf

BRENGUIER Agathe, « Le Festival Utopic & Co 2018 célèbre sur le bien-vivre sur le territoire de Mirecourt(-Dompaire) et ses alentours », crois-sens.org, 5 octobre 2018, https://crois-sens.org/2018/10/05/le-festival-utopic-co-2018-celebre-sur-le-bien-vivre-sur-le-territoire-de-mirecourt-dompaire-et-ses-alentours/

BRENGUIER Agathe et MOREL Camille, « Expérimentation innovante en matière de santé et nutrition à Mirecourt », bien-vivre-maintenant.fr, 19 novembre 2018, https://bien-vivre-maintenant.fr/territoires/grand-est/mirecourt/experimentation-innovante/

DESFORGES Marc, « Qui est l’Entrepreneur du bien-vivre? », crois-sens.org, 30/05/2018, https://crois-sens.org/2018/05/30/qui-est-lentrepreneur-du-bien-vivre/ et https://crois-sens.org/wp-content/uploads/2018/05/Tribune-Entrepreneur-du-Bien-Vivre.pdf

DESFORGES Marc, « Et si vous deveniez Entrepreneur·euse du bien-vivre ? », linkedin.com, 9 décembre 2018, https://www.linkedin.com/pulse/et-si-vous-deveniez-entrepreneureuse-du-bien-vivre-marc-desforges/

DESFORGES Virginie, « Le festival Utopic & Co : un an déjà depuis les festivités, mais que se trame-t-il depuis ? », bien-vivre-maintenant.fr, 15 juillet 2019, https://bien-vivre-maintenant.fr/blogsdefis/territoires/grand-est/le-festival-utopic-co-un-an-deja-depuis-les-festivites-mais-que-se-trame-t-il-depuis/   ‎

MOREL Camille, « Des réunions publiques pour préparer le festival Utopic & Co », bien-vivre-maintenant.fr, 2 novembre 2018, https://bien-vivre-maintenant.fr/non-classe/reunions-publiques-utopic/

POULAIN Sebastien, « Inform’action pour un Festival UtopiC », crois-sens.org, 27 novembre 2018, https://crois-sens.org/2018/11/27/informaction-pour-un-festival-utopic/

POULAIN Sebastien, « « Redonner du sens à ma carrière » : formation EBV épisode 1 par Aurélie Legrand », crois-sens.org, 16 janvier 2019, https://crois-sens.org/2019/01/16/redonner-du-sens-carriere-formation/

TOBIE Sandrine, « Utiliser des herbes aromatiques quotidiennement, un bénéfice pour votre santé ! », bien-vivre-maintenant.fr, 11 juillet 2019, https://bien-vivre-maintenant.fr/blogsdefis/territoires/grand-est/utiliser-des-herbes-aromatiques-quotidiennement-un-benefice-pour-votre-sante/

Philippe d’Iribarne : Construire des alliances inédites en prenant en compte la diversité des cultures

Philippe d’Iribarne : Construire des alliances inédites en prenant en compte la diversité des cultures

Philippe d’Iribarne

Au cours des diverses expérimentations de mobilisation des parties-prenantes des territoires, Crois/Sens s’est vu confronté à la problématique de valeurs, de cultures et d’organisations différentes, qui sont autant d’enjeux pour la création d’alliances inédites. Comment prendre en compte la diversité des cultures dans la création des alliances inédites sur les territoires ? Nous vous proposons un détour par le travail de Philipe d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS, pour apporter des pistes de réponses.

Les travaux de P. d’Iribarne portent principalement sur l’enracinement social et culturel (notamment les cultures nationales) de la vie des entreprises et du fonctionnement des économies. Grâce à ses différents terrains d’études, il a cherché à comprendre la pluralité des cultures, leur insertion dans la mondialisation et leur rapport avec le management standardisé des grandes firmes multinationales. 

La théorie de Philippe d’Iribarne

Dans La logique de l’honneur (1989), Philipe d’Iribarne explicite les systèmes de représentation et les logiques propres à chaque société, intégrés par les femmes et les hommes. Cette étude permet ensuite d’adapter les pratiques de management aux particularités nationales. Il en résulte qu’il n’existe pas d’universel abstrait en management. Trois exemples sont donnés, et pour chaque culture nationale en découle un mode de gestion différent des entreprises :

  • La France est vue comme la patrie de l’honneur, des rangs, de l’opposition entre le noble et le vil, héritage du Moyen-Âge. Les notions d’ordres, de corps ou d’états fixent l’étendue des devoirs et des privilèges des individus. Ces derniers auront à cœur de remplir les responsabilités inhérentes à leur état, par « fierté de rang ». On parle plus récemment de « management implicite » français.

  • Les États-Unis, y compris hors des relations de marché, sont marqués par un principe d’égalité et le règne du contrat. La vie interne des entreprises présente donc des rapports inspirés par le modèle du contrat passé entre un fournisseur qui se doit d’être honnête et un client qui peut se permettre d’être exigeant. Ainsi, en entreprise, le « deal » est permanent avec la hiérarchie.

  • Au Pays-Bas, l’ajustement entre pairs ou entre supérieur et subordonné passe par le dialogue, l’argumentation et les données factuelles sont examinées avec attention et objectivité. Le pragmatisme sert la culture du dialogue (expliquer, écouter, discuter) qui permet souvent d’aboutir à un consensus en vue d’une coopération efficace. Chacun cherche un accord qu’il convient de respecter par la suite.

Dans l’ouvrage Cultures et Mondialisation, Gérer par-delà les frontières (1998), P. d’Iribarne avance que, si la mondialisation de l’économie est en marche, la diversité culturelle demeure. Ainsi, dans les entreprises multinationales, malgré la pression unificatrice des modèles réputés universels de management, les manières de s’organiser selon le pays d’observation restent très diverses. Les entreprises doivent développer de nouvelles compétences pour organiser les rencontres des cultures en leur sens. 

Lecture critique

Le travail de Philippe d’Iribarne permet ainsi d’aboutir à des conclusions pratiques sur la manière de penser l’interculturel, en mettant la priorité sur la façon dont les hommes travaillent et coopèrent. Selon lui, le contexte culturel est une réalité que les entreprises doivent prendre en considération, sans le subir. En effet, reconnaître l’importance de la tradition permet de mieux formuler les initiatives visant à réformer et à moderniser. 

Comment lire P. d’Iribarne en 2019 ? Plusieurs critiques de son travail ont été réalisées. En 2005, dans l’article La culture « nationale » n’est pas tout le social, Erhard Friedberg estime la dimension culturelle des organisations ne renvoie pas seulement au contexte national. On peut reconnaître l’encastrement culturel d’une organisation, ou de tout ordre local, et des conduites de ses ressortissants, sans vouloir y lire les illustrations d’une culture ou, pour citer P. d’Iribarne, d’un « contexte de sens » national, au risque de tomber dans un réductionnisme culturaliste. Erhard Friedberg conclue sur le fait que les organisations ne sont pas seulement encastrées dans une culture, elles sont elles-mêmes une culture, et productrice d’une culture.

Nous pouvons retenir ici que la création d’alliances inédites sur un même territoire implique de développer des compétences spécifiques afin de pouvoir co-développer des projets avec des organisations aux cultures différentes, issues de mécanismes sociologiques complexes.

Références sur Philippe d’Iribarne :

Iribarne (Philippe d’), – La logique de l’honneur. Paris, Le Seuil, 1989.

Iribarne (Philippe d’), (dir.). – Cultures et mondialisation. Gérer par-delà les frontières. Paris, Le Seuil, 1998.

Friedberg (Erhard), « La culture « nationale » n’est pas tout le social. Réponse à Philippe d’Iribarne », Revue française de sociologie, 2005/1 (Vol. 46), p. 177-193.

David Courpasson, Compte-rendu « Iribarne Philippe d’ (dir.), « Cultures et mondialisation. Gérer par-delà les frontières », Revue française de sociologie, année 2000, 41-3, pp. 562-564, https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_2000_num_41_3_5299

Références à d’autres articles de Crois/Sens sur des chercheurs.euses :

POULAIN Sebastien, « Michael Porter : Les clusters au service des territoires », crois-sens.org, 26 février 2019, https://crois-sens.org/2019/03/26/michael-porter-les-clusters-au-service-des-territoires/

POULAIN Sebastien, « Capabilités de Amartya Sen : une source d’inspiration majeure pour Crois-sens », crois-sens.org, 7 novembre 2018, https://crois-sens.org/2018/11/07/capabilites-amartya-sen/